RƯỜN
N
N
N
ETUDE DES EXPRESSIONS FIGEES EN FRANÇAIS DANS DES
TEXTES JURIDIQUES ET PROPOSITIONS DE TRADUCTION
EN VIETNAMIEN
N
N
N
N
N
N
R N
N
RA
:
: GS.TS.
–
:
: K25 (2017-2019)
N
- 2019
-
n stère de l’Educat on et de la Format on
Université de Hanoï
Département de formation post-universitaire
Mémoire de Master
Etude des expressions figées en français dans des
textes juridiques et propositions de traduction
en vietnamien
Rédigé par : NGUYEN Thuy Tram
Sous la direction du : Pr. VU Van Dai
Formation : Master de Traduction/Interprétation
Promotion : K25 (2017-2019)
Hanoï - 2019
DECLARATION
Je déclare que ce mémoire est le fruit de mon travail personnel et qu’ l n'a pas été
l’ b e
présenté
d'un autre diplôme de l’Université de Hanoi ou d'un autre
établissement d'enseignement supérieur.
Je sais que les propos empruntés à d'autres auteurs doivent figurer entre guillemets
ée
et que les ouvrages de référence sur lesquels je me
l’él b
e
ce mémoire seront totalement cités dans la bibliographie.
Hanoi, le 25 septembre, 2019
e e l’é
e
Signature du promoteur
Pr. VU Van Dai
NGUYEN Thuy Tram
_____________________________________________________________________
Ờ
N
l
l
l
l
ố
ệ
.
bế
ừ
lệ
kép và
ợ
ả
ừ
tôi
ả
ả
ấ
ệ
ấ
ệ l
ặ
ợ lệ
.
09
b
.
.
2019
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer en premier lieu ma profonde reconnaissance à mon directeur de
recherche, monsieur VU Van Dai, pour sa grande disponibilité, ses conseils
pertinents, sa patience et ses encouragements tout au long de la rédaction de ce
mémoire.
Je
e e
e l’U
e
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e
é e
e
e
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le
e e
fe e
e e
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Dé
e e
é
e
ef
ç
e
ée
e.
Mes remerciements sincères vont également à ma famille qui a été un grand appui
q ’
e
le
é e le
e
el.
TABLE DES MATIERES
RESUME .................................................................................................................. i
INTRODUCTION ...................................................................................................1
Chapitre I .................................................................................................................4
Cadre théorique .......................................................................................................4
1. ’express on f gée.................................................................................................4
1.1 Définition.............................................................................................................5
1.2. Caractéristiques ...................................................................................................7
1.2.1. La polylexicalité ...............................................................................................8
1. . . L’
é é
q e .......................................................................................8
1.2.3. Le blocage des propriétés transformationnelles.................................................9
1.2.4. La non-actualisation des éléments ....................................................................9
1.2.5. Le blocage des paradigmes synonymiques ........................................................9
1. .6. L’
2.
bl é ’
e
............................................................................. 10
st nct on entre l’EF et la collocat on. ............................................................. 10
2.1. La collocation. .................................................................................................. 10
2.1.1. Définition ....................................................................................................... 10
2.1.2. Caractéristiques de la collocation ................................................................... 12
. .D
3.
e
e l’EF e l
ll
.............................................................. 13
st nct on entre l’EF et le syntagme ................................................................ 15
3.1. Notion du syntagme .......................................................................................... 15
3.2. Distinction entre les EF et le syntagme .............................................................. 16
4. Conclusion du chapitre ...................................................................................... 18
Chapitre II ............................................................................................................. 20
Etude des EF dans un corpus du français juridique ............................................ 20
1. Présentation des méthodes de français du droit utilisées par le Département
de frança s de l’
................................................................................................ 21
1.1. Module du français du droit .............................................................................. 21
1. . Le
1.3.
é
e
ef
blè e
’
e
ç
l ée
l’U ............................................ 22
e ................................................................................ 25
2. Etudes de cas d’EF ............................................................................................. 27
2.1. Aspect morphologique ...................................................................................... 27
2.2. Aspect syntaxique. ............................................................................................ 30
3. Classement des EF ............................................................................................. 36
4. Conclusion du chapitre ...................................................................................... 38
Chapitre III ............................................................................................................ 39
Problèmes de traduction français-vietnamien des EF dans des textes juridiques
et proposition de solutions ..................................................................................... 39
1. ro lèmes de traduct on des EF frança ses en
etnam en ............................... 39
1.1. Problèmes grammaticaux .................................................................................. 40
1. .
blè e
e e é
e
le ffé e e
l elle e le
e
l é ............................................................................................... 42
2. Proposition de solutions ..................................................................................... 44
3. Proposition de traduction en vietnamien des EF en français ........................... 47
4. Conclusion du chapitre ...................................................................................... 50
CONCLUSION GENERALE................................................................................ 51
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................. 53
ANNEXE ................................................................................................................ 56
RESUME
Dans cette recherche, nous désirons démontrer des difficultés de traduction
provoquées par les expressions figées dans des textes juridiques. Nous présentons
’ b
un cadre théorique et conceptuel concernant les expressions figées que nous
élaborons sur la base des ouvrages de référence. A
e l’é
e
é
q e e
expressions figées, nous la distinguons de la collocation et du syntagme. Nous
menons ensuite une analyse des dix expressions figées sur un total de 32 relevées de
notre corpus constitué de textes juridiques. Nous analysons les caractéristiques des
expressions et ferons
l
e e
l f
deuxième chapitre. Dans le dernier
chapitre nous discutons des difficultés de traduction en vietnamien des expressions
figées françaises qui sont divisées en deux groupes principaux et proposons des
solutions de traduction. Nous terminons par fournir une traduction en vietnamien de
toutes les 32 expressions figées relevées de notre corpus.
Mots clés : expressions figées, caractéristiques des expressions figées, problèmes
de traduction, traduction/interprétation juridique.
i
INTRODUCTION
Au cours de notre apprentissage de la traduction, nous constatons que les
expressions figées (EF) sont un fait linguistique qui provoque de nombreuses
difficultés pour les apprentis-traducteurs. Pour la traduction français-vietnamien, ce
fai e
l’
e
’
l
b
le é
é q e e
e
l
e
présentent beaucoup de différences. Cependant les études qui portent sur cette unité
linguistique au Vietnam restent très peu nombreuses. Ainsi, nous voulons mener une
étude plus approfondie pour faciliter le travail des traducteurs et des interprètes
vietnamiens. Il faut mentionner que nous avons entrepris quand nous étions étudiantes
en licence en langue française, une recherche sur les expressions figées dans des
e
textes économiques,
’é
q ’
l
e e
e
e
e
e
données limitée dans le domaine économique. Dans ce mémoire de master, pour la
même thématique, nous travaillerons par contre sur un corpus constitué à partir des
textes juridiques.
Ce genre de textes est en effet parmi les plus traduits au Vietnam. La traduction
juridique constitue une partie importante du marché de travail des interprètes et
traducteurs. Chaque pays dispose de son propre système de droit. Les différences
entre le système juridique des deux pays entravent souvent les traducteurs et
interprètes dans la pratique de leur métier. Avec la globalisation qui favorise
l’
e l’é
e
l’é
e
e
e e
q ble e l
demande de traduction des papiers juridiques. De plus, les coopérations bilatérales ou
multilatérales entre des pays à travers le monde dans plusieurs domaines (par
exemple :
l q e e é
q e)
q é l’
e
e l
juridique. Ces raisons nous ont amené à choisir notre sujet de recherche
l’Etude
des expressions figées en français dans les textes juridiques et proposition de
traduction en vietnamien.
Dans ce mémoire de Master, nous essayons de répondre aux questions suivantes :
-
Q ’e -ce que les expressions figées ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
-
Quelles difficultés provoquent-elles à la traduction français-vietnamien des
textes juridiques?
-
Comment peut-on surmonter ces difficultés ?
Comme objectifs de recherche, notre mémoire vise à favoriser le travail des
e
èe e
e
q e l’e e
e e
el
e l’
e
é
particulièrement dans le domaine du droit. Les résultats de notre recherche
permettront aux interprètes et traducteurs ou ceux qui sont en situation
’
e
e e e
é e
e
e le
ff
lé
e
é
q ée
l’e é è e e
la réexpression du sens des EF en français.
Af
’
e
e le
bje
f
é é e
e
e
méthodologie de recherche générale qui consiste à faire une analyse qualitative des
données recueillies à partir des textes juridiques et procéderons à la comparaison au
e
e . l
e
é
é e
ll
’ b
plusieurs ouvrages pour rappeler l
e
éf
e l’e
e
e
é
q ee
f ée e e
caractéristiques tout en présentant brièvement la collocation et le syntagme, deux
phénomènes très proche e le
e l’EF. Ensuite, nous analyserons un
corpus constitué de textes juridiques en nous basant sur le cadre théorique construit.
E f
é
e
e
blè e
e
q é
l’e
e
f ée
dans les textes juridiques et proposerons des solutions de traduction avant de fournir
un lexique bilingue des EF tirées du corpus.
Comme structure, notre mémoire est divisé en trois chapitres :
-
Le
e
e
e b
e l’
e
é
q e e EF : leur définition et leurs
caractéristiques, la différence entre les EF, la collocation et le syntagme.
-
Le deuxième est une étude de cas : nous nous intéressons particulièrement aux
EF dans des textes juridiques que nous avons collectées pour constituer notre
corpus. Dans ce chapitre, les EF seront étudiées sur les plans morphologique
et syntaxique. Ce chapitre se terminera par un classement des EF.
-
Le dernier chapitre sera consacré aux propositions de traduction des EF en
français vers le vietnamien. Nous utiliserons différentes méthodes
traductionnelles en discutant leurs avantages et limites.
Chapitre I
Cadre théorique
E
e
e
l’e
e
f ée e
e
e
ừ ố
» et ses
deux formes les plus connues : des locutions et des proverbes sont successivement
traduits par «
» et «
». Elle fait partie du figement linguistique, un
e l’
phénomène exceptionnel et extraordinaire qui ne cesse jamais de
e
e
linguistes. Maurice Gross a indiqué dans son étude « Sur les déterminants dans les
expressions figées » (1985) q ’ « ignorer ces constructions revient à ignorer une
e
bonne partie du langage ».
l’
menons cette étude pour
identifier
l’e
le e e j
e
f ée (EF)
q é
l’
, nous
les problèmes de traduction provoqués par
q e e é e
elle e
e
e
e
solutions permettant de surmonter ces difficultés. Mais, comme on le dit souvent, il
faut « chercher la cause avant de résoudre un problème ». Ainsi, ce premier chapitre
e
éf
que, dans le
l’e
e
e e
l
f ée e
e
e
e
é
q e.
e
j
l
f
e
e l’EF
et ’autres constructions syntaxiques qui sont la collocation et le syntagme. Ainsi,
dans ce chapitre, nous allons non seulement présenter l’EF sur le plan théorique mais
aussi de la distinguer des notions proches.
Nous commençons ce premier chapitre de notre recherche par une étude
f
e e l’EF.
1. ’express on figée
A la différence de la collocation ainsi que du syntagme l’EF
è e une structure
stricte et compliquée. Plus précisément, si les composants de la collocation et du
syntagme sont plus flexibles, ceux des EF sont, comme écrit dans leur nom, « figés ».
Les recherches sur la définition et les caractéristiques des EF exigent toujours
be
e e
e
’eff
. D’
l
le
e
e éfé e e
e
phénomène sont peu nombreux et disposent souvent des confusions. Étant donné que
4
éj
ef
’é
llé
l
e
é
q e
e
l’EF
e
é
e
es, nous nous permettons de rependre, dans cette partie de notre étude,
les résultats de notre ancien travail que nous trouvons appropriés et complets.
1.1 Définition
D
l
le
e e
e l
é é l e
q e l’
e l’e
e
e
é
f ée e
è e
le
f e e
e e e
l
e
e.
conséquent, les études sur ce sujet sont peu nombreuses. De plus, les définitions
introduites par des ouvrages ou des auteurs divers sont différentes, voire
contradictoires. Nous allons présenter maintenant les définitions proposées par
différents auteurs afin de montrer la diversité des points de vue.
ll
ele e
’ b
le
éf
e
e .L
e
èe
qui est également la plus simple, est donnée par un ouvrage connu par tous les
apprenants de français : le
e
R be .
e
locution figée est celle «
é é le e
l’e
e
é
l ».
E
e ’e
e
l
ez
e
e
e
e l’e
e le
e q e e e éf
f ée elle e e
q e e e
el
é
ee
’ b
e
e e q ’
e
e
ression, ou la
e l’ é
l’
e
le
l
e ’e
e
l e
l
é e
l’
e
.
éf
ée
le D
e
e
locutions (1997). Selon ce dernier, « un lexique ne se définit pas seulement par des
mots simples et complexes, mais aussi par des suites de mots convenues, fixées, dont
le e
’e
èe
é
ble […].
e
locutions ou des expressions ». L’
e q ’elle f
e
e l
éq e e
e e e e éf
é
e
le
elle e
é é l es
e
e
l’EF.
Finalement, nous nous intéressons aux définitions des deux ouvrages très connus
des étudiants en science du langage. Ce sont le Dictionnaire de Linguistique et des
Sciences du Langage (1994) et le Dictionnaire de Linguistique de Larousse (1973). Si
le Dictionnaire de Linguistique et des Sciences du Langage (1994) a défini le
figement comme « le processus par lequel un groupe de mots dont les éléments sont
5
libres devient une expression dont les éléments sont indissociables », le Dictionnaire
de Linguistique de Larousse (1973) donne cette définition : « Le figement est un
e
l
q e q
’
e
le élé e
lb e
f
syntagme dont les éléments ne peuvent être dissociés. Ainsi, les mots composés (par
e
exemple, compte rendu, pomme de terre, etc.…)
e f é ». On peut
constater que ces deux définitions sont de loin les formulations les plus détaillées.
elle
’e
e
l’EF q e
le l
q e.
En somme, le point commun de tous les dictionnaires abordés ci- e
é q e l’EF
le f e e
l l
ee
é
e q ’l
è e è
é
le e
hors normes. On peut voir aussi que les définitions des dictionnaires sont assez
diverses et portent sur des plans différents.
Mais la confusion terminologique existe non seulement entre les dictionnaires mais
aussi entre les auteurs. Depuis le XXe siècle, plusieurs chercheurs ont donné
différentes dénominations du figement sous les points de vue théoriques divers. Nous
allons introduire la définition des certains auteurs afin de montrer cette situation.
E
e
e le
ll
le
e
e ’A
é M
e
article intitulé « Syntagme et Synthème » (1967). Dans cet article, le linguiste
français a utilisé le terme « synthème » pour désigner donc les « unités linguistiques
dont le comportement syntaxique est strictement identique à celui des monèmes avec
le q el
l
e
q
e e
e
ç
e f
é
’élé e
sémantiquement identifiables ». De façon plus concise, ce terme désigne une
éq e e e
l
e
è e
l f
e
e lle
syntaxique minimale. Comme la définition du Petit Robert, celle-
elle ’
e
é l’
é
e
sémantique du phénomène.
En deuxième lieu, nous voudrions aborder le terme « lexie complexe » introduit
par Bernard Pottier dans son ouvrage « Linguistique générale » (1974). Selon cet
auteur, ce terme désigne « une séquence en voie de lexicalisation à des degrés
divers » qui peut être figée, par exemple cheval marin, faire une niche, il faut laisser
6
du temps au temps, …
e
le f e e
e e éf
el
’e
-à-fait valable comme il
éq e e ’e
ez f
.
En dernier lieu, Gaston Gross, dans son ouvrage « Les expressions figées en
français, noms composés et autres locutions » publié en 1996, a indiqué que le
f e e
e l’e
ession figée était un phénomène continu dont le degré augmente
progressivement.
Alors en réfléchissant sur les dénominations ci-dessus, notre conclusion est la
suivante : L’e
e
f ée (EF) e f
ç
e
e
e e
le e
e
généralement figuré et dont la structure morphologique, syntaxique ainsi que lexicale
ne peut pas être modifiée ou remplacée. Selon ces critères, on peut citer comme
exemples les EF suivantes : avoir du pain sur la planche, mettre la charrue devant les
bœufs, un chien regarde bien un évêque, le plancher des vaches… Ainsi, le figement
en français est bien un phénomène à la fois continu, irrégulier et hors normes qui
représente une source lexicale abondante de la langue.
A partir de cette définition, on voit que les caractéristiques des EF sont résumées
en trois mots : la non-compositionnalité du sens, la non-modifiabilité et la nonb
e
bl é
î e
q e.
ee
e
f ée e
el
’e
q
’e
e
e
ff
la partie suivante, nous allons
travailler de façon plus précise sur les caractéristiques des EF.
1.2. Caractéristiques
Parmi les études sur les caractéristiques des EF, celle de Gaston Gross (1996) est
de loin estimée comme la plus adéquate et appréciée par la plupart des chercheurs en
science du langage
j
’
.D
é
e
l é le e
e
propriété »
pour désigner les caractéristiques des EF. Selon lui, les EF ont six propriétés qui
sont les suivantes :
La polylexicalité
L’
é é
tique
7
Le blocage des propriétés transformationnelles
La non-actualisation des éléments
Le blocage des paradigmes synonymiques
L’
bl é ’
e
En définissant ces caractéristiques, ou « propriétés » selon sa terminologie, Gross a
examiné avec succès les EF sur tous ses aspects lexical, syntaxique et sémantique.
Dans la partie qui suit, nous allons analyser de façon plus approfondie les propriétés
des EF en donnant des exemples afin de répondre à cette question : comment
identifier une expression figée ? Af
’
e l
ée e e
eé
e
q e
de faciliter la lecture, nous utilisons un seul exemple pour analyser toutes les six
propriétés.
1.2.1. La polylexicalité
Selon cette propriété, une expression figée est une séquence de plusieurs mots dont
chacun est autonome. Nous illustrons ce point par un exemple de la langue française
standard. La séquence « couper les ponts » (
e le
e q elq ’ ) e
composée des deux mots : « couper » et « pont » dont leur existence autonome est
e ée
le
e .A
l ’
’ ee
e
f ée.
1.2.2. ’opac té sémant que
le e
le e
’
e éq e e e
l
e
e
composants. Nous prenons comme exemple la phrase « la petite fille traverse le
pont ». Ici, son sens est celui des mots « petite », « fille », « traverser », « pont »
el
le
è le
el
e. E
e
e
l’e e
le q e
é
-
dessus « couper les ponts », on ne peut pas déduire la signification de la combinaison
par le sens des mots composants : « couper » (« diviser avec un instrument
tranchant » ou « diviser en plusieurs parties ») et « le pont » (« construction, ouvrage
8
reliant deux points séparés par une dépression ou par un obstacle »). Ainsi, la phrase
« il a coupé les ponts avec sa petite amie »
elè e
’
e le
e
-
compositionnelle.
1.2.3. Le blocage des propriétés transformationnelles
Dans une expression traditionnelle, il est possible de transformer la structure
syntaxique sans affecter sa signification, par exemple de la voix active à la voix
passive ou vice versa. Pour la phrase « Les policiers ont arrêté le voleur », on peut la
réécrire « Le voleur a été arrêté par les policiers » tout en gardant son sens original.
Au contraire, dans une expression figée, les transformations syntaxiques sont en
tous cas impossibles. Dans notre exemple, « il a coupé les ponts avec sa petite
amie », on ne peut pas réécrire comme suit : « les ponts ont été coupés avec sa petite
amie » car la phrase réécrite donne un sens différent, voire un non sens.
1.2.4. La non-actualisation des éléments
e e
éé
q eq ’
e e
fe
e
élé e
’ e
expression figée. Dès lors, on ne peut pas écrire « il a coupé ces ponts avec sa petite
amie » ou « il a coupé le pont avec sa petite amie » ou « il a coupé un pont avec sa
petite amie ». E b ef el
f e q e l’e
e
f ée e
j
e ble.
1.2.5. Le blocage des paradigmes synonymiques
Dans une expression figée, non seulement on ne peut pas changer ses éléments,
mais encore, on ne peut pas les remplacer par un de leurs synonymes. Par exemple,
bien que les synonymes du verbe « couper » soient « découper », « trancher »,
« sectionner »…
e e
former la phrase « Il a coupé les ponts avec sa
petite amie » en « Il a tranché les ponts avec sa petite amie » ou « Il a découpé les
ponts avec sa petite amie ».
9
1.2.6. ’ mposs
e e
l té d’ nsert on
éé
q eq ’le
ble ’ j
e
e éléments supplémentaires
dans une expression figée. Donc, on ne peut pas écrire « Il a coupé brutalement les
ponts avec sa petit amie » ou « Il a coupé les vieux ponts avec sa petit amie ».
E
l
e
’
e
q ’l ’
figée si elle fait preuve des six caractéristiques suivantes : l
’ e expression
l le
l é l’
é
sémantique, le blocage des propriétés transformationnelles, la non-actualisation des
élé e
le bl
e e
e
q e l’
bl é ’
éf
Pour conclusion, dans cette section, nous avons réussi
e
.
l’EF e
e
fe
ses caractéristiques, ce qui joue un rôle essentiel pour que nous puissions mener une
e
2.
e l’EF e
’
e notions proches dans les parties qui suivent.
st nct on entre l’EF et la collocat on.
L’EF e l
ll
correspondent à deux unités
e e e
considérée par certains linguistes
è
e.
e
l’ e est
q e
l’
e e
considérée comme des expressions semi-idiomatiques. Afin de les distinguer, nous
allons proposer ’ b
une présentation générale sur la collocation. Nous voulons
signaler que la collocation est un phénomène linguistique très large dont les aspects
ne peuvent être exposés de façon adéquate et complète que dans une étude
indépendante. Ainsi, dans le cadre de notre travail nous ne tenons ni à donner notre
propre définition de la collocation ni à mettre en place une étude approfondie sur ce
sujet.
2.1. La collocation
2.1.1. Définition
D ffé e e e EF
’é
e
e l
e
l’
l
ee
e
e
e
e
e
e l
ll
f
l’ bje
ée . Il existe de nombreuses définitions
de la collocation. Nous allons les passer en revue afin de donner aux lecteurs une vue
générale sur la collocation.
10
ll
’ b
e
e l
e
l
l
le
e
e
l e
ressources textuelles et lexicales (CNRTL). Selon ce dernier, la collocation est
« l’e
l
'
e
e el
e e
d'autres, toutes variantes morphologiques
confondues, et sans égard à la classe grammaticale ».
Ensuite, F.J. Hausmann et P. Blumenthal ont précisé dans leur article
« Présentation : collocation, corpus, dictionnaires » tiré de la revue trimestrielle
«Langue française n°145 » que la collocation était la combinaison phraséologique
(
ée e l
e) ’ e b e e
travail a indiqué que l
’
ll
ll
f.
l -même dans un autre
[…] é
l
b
’
sémiotaxiquement autonome, donc choisi indépendamment de son contexte, que nous
appelons base […] e
’
sémiotaxiquement dépendant, choisi en fonction de la
base et que nous appelons collocatif.
Enfin, nous allons citer Heid (1994 : 228). Selon lui, les collocations sont une
combinaison ’e
e be) é l
e e
e
e
e
le è e ( e l
le
é
e l’
e
é e
e be
je
f
de (ou est restreint par)
1
l’
e.
Avec les définitions données au-dessus, nous pouvons décrire la collocation
comme une combinaison phraséologique (ex : débrancher le convertisseur, couper la
soupape, annuler une demande) ’ e b e (ex : convertisseur, soupape, demande) et
’
ll
de l’
f (débrancher, couper, annuler). Ici, la base est constituée ’
e
’
ou
qui est définissable, traduisible, compensable sans le
collocatif et que le locuteur peut choisir librement. Le collocatif est un mot ou
l’
e
’
q
’e
éf
ble
ble
e
ble
l b e
et que le locuteur choisit en fonction de la base.
1
“[…] ll
e
b
f e
l w le e e ( f
e
eb
je e
adverb), realizing two concepts where the choice of one of them depends on (or restricted by) the
other” (Heid, 1994 : 228).
11
Après avoir travaillé sur la définition de la collocation, nous tenons maintenant à
présenter ses caractéristiques.
2.1.2. Caractéristiques de la collocation
Dans cette partie, nous allons nous appuyer sur les travaux de Hausmann (1979,
1985, 1988) et de Heid et Freibott (1991) pour mettre en évidence les caractéristiques
de la collocation dans la description monolingue et contrastive.
el
Dans la description monolingue
e
e
e
b
el
l’
l
é e
e
’
b
l
e
e
e
e l
ll
e
le è e q
éf
e
èe
q e. Ici, nous allons déduire les
caractéristiques de la collocation à partir des trois sous-termes de cette définition, à
savoir : combinaison de lexèmes, combinaison polaire, caractère conventionnel pour
but de faciliter la lecture.
En termes de combinaison de lexèmes, nous excluons les combinaisons de nom, de
verbes ou de prépositions et ne nous basons que sur les quatre types suivants :
-
Substantif – Verbe. Ex : adopter la loi (juridique)
-
Substantif – Adjectif. Ex : énergie renouvelable (environnement)
-
Verbe – Adverbe. Ex : accepter immédiatement
En termes de combinaison polaire, nous voulons souligner le rôle important de l’
des deux lexèmes dans la détermination de ceux avec lesquels il peut être combiné.
Par exemple, dans le langage juridique, on dit rendre un jugement, mais non pas
redonner un jugement, exprimer un jugement ou émettre un jugement. Nous pouvons
également aborder cet aspect de la collocation du côté sémantique et lexical. Alors,
comme nous avons indiqué dans la partie précédente, la collocation est composée de
la base (que nous appelons ici lexème B) et du collocatif (que nous appelons lexème
C). Donc, pour exprimer un contenu donné qui a pour but de déterminer le lexème B,
le choix de ce dernier va conditionner celui entre des différents lexèmes C1, C2, …
Cn. D
l’e e
le q e
e
e
e
le l
eur qui choisit lexème
12
jugement ’
l
ll
é
redonner, exprimer
é e
e l’
e e
e be
e e
e
e : rendre, émettre,
e é
’ ej
premier degré.
En termes de caractère conventionnel, « les collocations sont lexicalisées et
considérées par les locuteurs natifs comme étant des produits sémi-finis de leur
langue » (
’
e
). Il ’
b
’
e q
e
b
e (
e le è e q
e le
le
ll
l ée et produit « du
hasard du texte »). Nous pouvons voir également que les collocations ont un caractère
e
el
l’
é e
’ e
é l
q e
le
e
« microcommunautés linguistiques » ainsi que des entreprises ou des groupes
professionnels. Cela est démontré par les différences terminologiques entre les
entreprises, entre le langage des policiers et celui des commerçants, etc.
Dans la description contrastive, selon Heid et Freibott, « les équivalents de
collocations ne sont pas prédictibles dans la traduction ». Avec cet argument, nous
pouvons concl e ’ b
e
e
ll
q ’ e
. E
ll
e
e doit pas forcément être traduite par
l’éq
le
’ e
ll
e
e
collocation, seule la base sera traduite indépendamment de la collocation et
l’éq
le e e
ll
f
’e
é
eq e
le
e e el
ll
. el
est bien le résultat du fait que la base détermine les collocatifs avec lesquels elle se
combine.
En somme, nous venons ’
e
e
l ser de façon très brève la notion de la collocation.
démontrer les différences entre la collocation et l’EF.
2.2. Distinction entre l’EF et la collocation
Entre les deux termes « syntagme » et « collocation », le deuxième est jugé plus
e e l’EF. l
e l’EF
e
e
e
é
e
be e
e l
e
l
e.E
ffé e
e
éq e e
q el
e
ll
e
e
dans la confusion entre ces deux termes. Les recherches sur la distinction de ces deux
13
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